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Par Luc V. et JLM Remerciements aussi à Bernard BERTAULT, Marc et Michel pour la
mise à disposition de quelques photos.
Le 5e RD partageait une
ancienne caserne de la Wehrmacht avec le 24e Groupe de Chasseurs
Mécanisé Tous deux appartenaient à la
5e Brigade Mécanisée (3e DB - 2e Corps
d’Armée – Forces Françaises en Allemagne). La Formation Rationnelle Accélérée du Conducteur (FRAC) 1) Généralités
Cette période de formation visait à
rendre le conducteur d’un véhicule, en général un militaire du rang, apte à
conduire et entretenir son véhicule. Elle comportait deux étapes pour les personnels qui ne possédaient pas le permis de conduire
civil : 1/
Instruction Elémentaire de Conduite (I.E.C)
L’IEC était destinée à toutes les
catégories de brevet militaire de conduite. Elle comportait principalement
des cours de : – conduite ; – code de la route ; – mécanique ; – entretien. Ce stage était sanctionné par une
attestation de conduite signée par le chef de centre IEC. Les candidats
étaient parfois identifiés par l’examinateur grâce à une plaque fixée sur la calandre. 2/
Instruction Complémentaire de Conduite (I.C.C ) L'ICC avait pour but d'adapter le
jeune conducteur à la conduite du véhicule de dotation et de lui faire
acquérir les connaissances d'entretien propres à ce véhicule (elle
s'effectuait en deux phases) : – L’ICC
proprement dite, assurée sous la responsabilité des chefs de corps ou des
autorités ayant les prérogatives équivalentes. Tous les véhicules circulants au
titre de l'ICC devaient être signalés par des panneaux « véhicules-école » ou
« auto-école » à l'avant et à l'arrière. Pendant l'ICC, l’élève était assisté
par un conducteur possédant le Brevet Militaire de Conduite (BMC) équivalent. – L'aptitude à la conduite
était contrôlée par un personnel habilité. A l’issue de ces différentes étapes,
le jeune conducteur recevait le BMC qui n’est pas un permis de conduire
militaire (délivré après en général plusieurs mois de pratique) ou civil (sur
ce point, voir plus bas, la conversion du BMC en permis de conduire civil). 2) La classe 75.10 (Souvenirs de Luc
V.)
Les
cours FRAC consistaient en
- une
éducation théorique : code de la route
français et panneaux allemands, notions de mécanique, d’entretien. - une
éducation pratique : conduite en double commande sur VL (jeep et
méharis), conduite en simple commande
sur PL (Berliet et GMC). La plupart du temps, la pratique avait lieu dans la cour d'honneur de la caserne. On
tournait en rond (ou plutôt en carré) pendant des heures et par tous les
temps (parfois jusqu’à moins 10° en hiver) jusqu'à ce que le candidat sache
démarrer, passer les vitesses (compte tenu de la taille de la cour, je crois
qu'on ne passait jamais en troisième), se parquer, etc.. J'ai ainsi fait plus
de 9000 km (sans compter les marches arrières.) ! - un
examen : assuré par les moniteurs et leur encadrement. Le nombre de candidats
étant le même que le besoin en chauffeurs, je n'ai pas souvenir d'échecs et
pourtant !!! La validation du
brevet militaire de conduite avait lieu le mois suivant dans les compagnies
d'affectations avec les chauffeurs les plus anciens comme chef de bord. Là,
plus de double commandes, les Allemands se planquaient quand ils voyaient
sortir les camions avec la mention Fahrschule (auto école). Les permis
spéciaux, transport en commun et super lourd, faisaient l'objet de formations
particulières à Fribourg. Une autre activité
des moniteurs était l'entretien du matériel FRAC. Chacun était responsable
d'un parc de véhicules variés. J'avais pour ma part un Berliet, un Unimog
Mercedes, une méhari, une jeep et une moto BMW 250cc. Par delà les véhicules
il fallait également entretenir les locaux. Cela se traduisait par
d’homériques séances de peinture dans des locaux non chauffés (imaginez que
la région était surnommée la petite Sibérie et accueillait les soldats à
l‘entraînement pour le front russe en 1944). Le témoignage de Bernard BERTAULT (1966-1B) : « nous, les moniteurs, nous étions
planqués : pas de gardes ni de corvées de semaine. Pour les cours
pratiques, nous avions un circuit à coté de la caserne et 2 circuits dans les
villages alentours. C'était le pied mais il fallait rester très vigilant
malgré tout. Le permis était attribué après un questionnaire qui portait
sur le code de la route et l'épreuve de conduite soumise à des examinateurs
gradés postés à différents points de passage. S’ajoutaient parcours de
quilles, démarrage en cote, guidage pour les plus durs. Mais il fallait que
tous les appelés sachent conduire … » 3) les supports théoriques
et pratiques de cours Les informations ci-dessous sont
extraites du « dossier FRAC » Jeep M201 24 volts du 24e
Groupe de Chasseurs Mécanisé, approuvé le 20 décembre 1969 (à fiche pédagogique introductive). Elles
concernent les notions de mécanique et d’entretien de la M201. 3-1) la connaissance de la M201
3-2) l’entretien de la M201
3-3)
la salle et les supports de cours FRAC Aux cours théoriques étaient associés
des supports
pratiques pour illustrer les notions de mécanique dispensées :
éclaté de moteur, de boîtes de vitesses, etc. ou encore des jeeps
complètes : -
celle de Jeep Village à Chevilly-Larue -
celle du Cevenn’s Jeep dont il ne
reste que le groupe
motopropulseur. ▲
Cliquez sur chaque image pour l’agrandir ▲ Comme le précise Luc, si malgré tout
cela les leçons ne rentraient pas, il restait le « coup de pied au cul » !!! 4) les jeeps
« Ecole » La conduite avait lieu sur des Jeep « Ecole » ou sur Méhari pour les
véhicules légers, sur Berliet, GMC ou Mercedes WW2 pour les poids lourds.
L’instruction complémentaire de conduite sur des véhicules d’instruction portant
la mention AUTO-ECOLE ou Fahrschule
en Allemagne. 5) la transformation
du brevet militaire de conduite (BMC) en permis de conduire civil
6) Bibliographie Les
véhicules-écoles, BONIFACE
Jean-Michel in Charge Utile, n°210, juin 2010, p.54-61 (première
partie : l’instruction des conducteurs) Jeep d’instruction, HADACEK Jérôme in 4x4 Story, n°62,
mai – juin 2015, p.50-54 2 mai 2020 |